Article publié le
26/9/2019
Biodiversité

Agriculture durable : manger pour le climat et pour le plaisir !

Produire et manger local est un point de départ, mais il n’est pas suffisant. La solution est de s’approvisionner auprès de petites fermes artisanales. Ces structures s’ancrent dans le territoire en respectant sa biodiversité, mais aussi son histoire et son patrimoine. Les artisans-fermiers oeuvrent pour le respect de l’environnement, le bien-être animal, selon un savoir-faire ancestral qu’il est nécessaire de soutenir activement.

Soutenir l'agriculture durable

En cette semaine de marche sur le climat, qui aura lieu à Montréal le vendredi 27 septembre et dont la participation s’annonce historique, nous souhaitons mettre en avant comment l’agriculture durable, locale et artisanale est bénéfique pour l’environnement, pour un impact social positif, et pour l’économie régionale.

Arrivage travaille avec des professionnels locaux de l’agroalimentaire pour créer des circuits courts de la ferme à l’assiette. Du producteur, au consommateur, via les restaurants ou épiceries. 

Ainsi, participez avec nous au développement de l’agriculture durable et artisanale de demain, en adoptant des habitudes simples, positives et engagées! 

Voici quelques solutions simples à mettre en oeuvre dès aujourd’hui dans votre vie quotidienne: 

Connaître les humains qui produisent vos aliments

Se fournir auprès de producteurs artisans locaux, c’est créer des liens de confiance privilégiés entre producteurs et consommateurs, qui découvrent les femmes et hommes qui œuvrent quotidiennement à leur fournir des produits de qualité. 

Cela contribue à accorder une rémunération plus équitable aux agriculteurs, et à revitaliser des espaces ruraux parfois délaissés. 

Vous soutenez en même temps le développement économique du Québec et de sa région: l’argent dépensé est automatiquement réinvesti dans le système agroalimentaire local, et permet par exemple de créer des emplois.  

Réduire l'impact environnemental

L’énorme distance parcourue par les fruits et légumes avant qu’ils ne se retrouvent dans notre assiette rend la traçabilité des produits extrêmement difficile. 

Selon le Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), les aliments présents dans les épiceries québécoises ont voyagé en moyenne 2500km. Ils ont donc participé activement à l’émission de gaz à effet de serre. 

En dehors du transport, il ne faut pas aussi oublier que les produits alimentaires, avant d’être consommés, ont besoin d’être stockés. Ils sont donc souvent réfrigérés ou congelés. Des procédés fortement consommateurs d’énergie.

Manger local, c’est donc réduire les distances et le temps de transport des fruits et légumes, et réduire l’impact négatif du transport sur l’environnement. 

Au Québec, l’organisme Equiterre propose des abonnements aux paniers bio de fruits et légumes, système largement répandu au Québec. Ils permettent de manger des produits locaux, de saison, et sans pesticides, respectueux de la planète et des agriculteurs locaux. 

Les producteurs québécois sont accueillants! Leur rendre visite à la ferme ou lors de marchés fermiers, c’est aussi les soutenir dans leur action.

Si vous magasinez en épicerie, assurez-vous de la provenance locale des produits, tout simplement en lisant l’étiquette ou en posant la question au commerçant. Et invitez-le à rejoindre notre réseau. Cela nous fera plaisir de les aider à se fournir auprès de voisins producteurs passionnés!  

Manger diversifié

C’est d’abord meilleur pour la santé. Les fruits et légumes produits par les fermes artisanales sont cueillis à maturité, sans subir d’importants temps de transport. Ils sont donc frais et ont des qualités nutritives élevées.

Surtout, ils ne contiennent pas de pesticides. Ils sont cultivés selon des normes environnementales strictes, qui ne sacrifient pas notre santé à des impératifs de rendement. Manger local ne suffit pas: beaucoup d’exploitations agricoles utilisent des pesticides nocifs. Notamment dans les fraises québécoises... 

Ensuite, manger diversifié, c’est aussi assurer le retour de la diversité dans les champs et dans nos assiettes. 

L’agriculture d’aujourd’hui est largement extensive, dominée par l’automatisation et la standardisation. 94% des variétés de fruits et légumes ont disparu lors du dernier siècle. Ce chiffre est alarmant. Ainsi, 75% des aliments de la planète proviennent d'à peine 12 espèces végétales et 5 espèces animales.

Au cours des années, les grandes entreprises agroalimentaires ont développé un nombre réduit de variétés, sélectionnées pour leurs caractéristiques fonctionnelles: variétés favorisant les récoltes rapides et à fort rendement, résistantes aux maladies et insectes, survivant au transport longue distance, ayant un bel aspect esthétique, etc. Les agriculteurs ont donc progressivement abandonné les nombreuses variétés locales et originales. 

Pourtant, diversité est synonyme de résistance à des perturbations climatiques ou dues à des maladies ou insectes. C’est aussi permettre la pollinisation de nombreuses plantes, et améliorer la fertilisation des sols. 

Manger artisanal, c’est donc valoriser une multitude de variétés nécessaires à la biodiversité. C’est aussi remettre du goût, de la couleur, et de la forme dans notre assiette. 

Réintroduire la diversité

Chez Arrivage, nous avons lancé en 2018 l’initiative Gardiens de Semences.

L’objectif: réintroduire de la diversité dans le quotidien par une approche engagée et positive. L’opération rassemble des professionnels qui s’engagent concrètement en parrainant une semence locale aux côtés d’un maraîcher partenaire. Ensemble, les gardiens de semences redonnent leur véritable valeur aux aliments issus de semences artisanales et d’une agriculture responsable.

Vous pouvez vous-mêmes vous procurer des semences locales. Il existe au Québec plusieurs semenciers artisanaux et producteurs passionnés, qui sont attachés à faire vivre des légumes et fruits locaux, rares et parfois oubliés. Achetez les semences directement aux semenciers (qui vendent souvent en ligne) et faites les pousser, ou acheter les fruits et légumes à vos voisins producteurs. Après y avoir goûté, vous ne pourrez plus vous en passer. 

Respecter les saisons 

Tout ce qui est produit localement n’est pas saisonnier. Beaucoup de fruits et légumes sont aujourd’hui cultivés sous serres ultra chauffées et énergivores, nourris aux pesticides, afin d’offrir au consommateur ses produits favoris toute l’année. 

Par ailleurs, de nombreux produits impossibles à produire en hiver au Québec sont également importés de pays à plus chaude température (ananas, avocat, etc.) et voyagent sur des milliers de kilomètres. 

Equiterre propose sur son site web la liste des produits de saison, que vous pouvez consulter avant de faire votre épicerie. Et ne vous laissez pas tenter par des tomates au mois de décembre! 

Limiter les emballages et le gaspillage

Le Canada est l’un des plus gros producteurs de déchets de la planète. Chaque canadien produit en moyenne par année plus de 700kg de déchets. Si une partie peut être réutilisée ou recyclée, la grande majorité est enfouie, ou stockée dans des décharges. Ces déchets génèrent une pollution de l’air, de l’eau et des sols. 

Parmi eux, les emballages alimentaires. Ils assurent une bonne conservation des aliments, notamment lors du transport. Plus le transport est long, plus les aliments sont emballés. 

Manger local, c’est donc réduire sa production de déchets au restaurant comme à la maison.   

Certains aliments, comme la courge, le maïs ou l’orange ont un emballage naturel. Pourquoi les emballer dans du plastique quand la nature a prévu de manière si ingénieuse leur protection. 

légume-local-frais

Il est aussi nécessaire de proscrire l’usage du plastique à usage unique, quand on connaît aujourd’hui sa nocivité pour l’environnement. 

Les paniers de fruits et légumes, déjà mentionnés plus haut, sont une solution simple et efficace, les produits étant cueillis à maturité et nécessitant un transport très réduit. 

Il est aussi possible d’acheter ses produits en vrac. 

Le gaspillage alimentaire est également un fléau. Selon une étude réalisée, près de 60% de la nourriture produite au Québec est gaspillée. En plus d’induire une pression inutile sur les ressources naturelles (eau, sol) lors de leur production, ces déchets émettent de fortes quantités de gaz à effet de serre.   

En soutenant l’agriculture durable, artisanale et locale, vous oeuvrez donc pour la planète, pour vos agriculteurs et pour l’économie régionale….mais aussi pour le plaisir de manger!

C’EST LE MOMENT DE PASSER A L’ACTION! 

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Juliette est une gourmande qui a soif de partager ses découvertes en textes ou en images. Elle vous partage ses coups de coeur ainsi que les dernières actualités sur Arrivage.