L'appel à l'action : l’alimentation scolaire au Québec en péril
Un appel publié cette semaine dans Le Devoir souligne l’urgence de créer un programme d’alimentation scolaire universel.
Avec l’annonce par le gouvernement fédéral d’une enveloppe d’un milliard de dollars pour soutenir cette initiative, les provinces se sont engagées dans des négociations. Mais au Québec, une entente fédérale-provinciale n’est toujours pas conclue, et l’accès de milliers d’enfants québécois à des repas nutritifs demeure incertain. Ce retard pourrait coûter au Québec des dizaines de millions de dollars, des fonds essentiels pour lutter contre l’insécurité alimentaire, un problème qui affecte près de 20 % des enfants dans la province.
Construire un modèle de justice alimentaire durable pour le Québec
La situation est préoccupante. Selon le Bilan-Faim, les demandes d’aide alimentaire à Montréal ont augmenté de manière spectaculaire, un signe clair de la précarité croissante des ménages. Dans ce contexte, garantir l’accès des jeunes à une alimentation saine n’est pas seulement une question de nutrition mais un levier fondamental pour leur réussite scolaire et leur santé. Sans alimentation adéquate, ces enfants subissent des conséquences physiques et mentales durables, ce qui pose un défi majeur pour l’avenir de notre société.
Une vision de justice alimentaire à saisir
Plusieurs organismes communautaires et d’économie sociale, comme La Cantine pour tous, ont déjà démontré leur efficacité en offrant des services alimentaires mutualisés dans les écoles de nombreuses régions. Ces initiatives montrent qu’il est possible de créer un système flexible, efficace et inclusif, qui repose sur l’implication des parents selon leurs moyens et sur des contributions philanthropiques. Ce modèle hybride a fait ses preuves et pourrait être déployé dans toutes les écoles québécoises si les ressources nécessaires sont attribuées. Mais pour cela, une volonté politique forte est indispensable.
Le Québec, unique parmi les provinces canadiennes, a la possibilité de faire un pas de plus en intégrant pleinement les circuits courts dans cette démarche. En soutenant l’approvisionnement local pour les programmes alimentaires scolaires, il serait possible de renforcer non seulement la sécurité alimentaire mais aussi l’économie régionale, en privilégiant des produits locaux, frais et de qualité. Un programme d’alimentation scolaire durable pourrait ainsi devenir un moteur de développement économique local, soutenant directement les producteurs d’ici.
Vers un approvisionnement local et responsable
À travers cet appel pour l’alimentation scolaire, l’idée de justice alimentaire prend une dimension concrète : construire un modèle qui repose sur des circuits courts. Avec des acteurs comme Arrivage – Circuits courts, des solutions logistiques et numériques existent déjà pour faciliter l’approvisionnement des institutions directement auprès des producteurs locaux. Ce modèle favorise des pratiques agricoles responsables et un ancrage dans la communauté. Arrivage, par exemple, travaille discrètement à rapprocher les écoles des producteurs, contribuant à un système alimentaire plus juste, où chaque enfant peut accéder à des aliments de qualité et où chaque dollar soutient l’économie régionale.
Une entente fédérale-provinciale doit être rapidement conclue pour garantir une alimentation de qualité dans toutes les écoles du Québec. Mais au-delà de cette entente, il est essentiel d’adopter une vision de justice alimentaire qui repose sur l’ancrage local, la valorisation des produits québécois et le soutien aux producteurs régionaux. Les enfants du Québec méritent une alimentation saine et durable, et notre société a tout à y gagner.