Article publié le
17/7/2023
Enjeux

Peut-on interdire la malbouffe dans les institutions publiques?

L'article récent du Journal de Montréal intitulé "Frites, pizza, chocolat : la malbouffe toujours populaire dans les hôpitaux" met en lumière une problématique persistante dans nos institutions de santé. Plus de dix ans après l'adoption d'une politique visant à promouvoir une alimentation exemplaire dans les cafétérias hospitalières, il est alarmant de constater que la malbouffe demeure prédominante. Des hamburgers gras aux boissons sucrées en passant par les pizzas dégoulinantes de fromage, l'offre alimentaire dans les hôpitaux est loin d'être saine. Dans cet article, nous examinerons pourquoi il est essentiel que les institutions publiques se mobilisent pour offrir des produits sains et locaux aux patients, contribuant ainsi à leur rétablissement et à leur bien-être.

Le devoir d'exemplarité des institutions publiques

Les hôpitaux jouent un rôle crucial dans la promotion de la santé et du bien-être de la population. Ils sont souvent considérés comme des lieux où l'on prodigue des soins et où l'on encourage des modes de vie sains. Par conséquent, il est primordial que ces établissements donnent l'exemple en matière d'alimentation. Les patients, déjà vulnérables, ont besoin d'une alimentation nutritive pour favoriser leur guérison et renforcer leur système immunitaire. Les écoles ont déjà entrepris des efforts significatifs pour offrir des repas sains à leurs élèves, il est donc temps que les institutions de santé emboîtent le pas.

Depuis 2012, les centres hospitaliers sont tenus d'appliquer une politique alimentaire saine basée sur les orientations du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Cependant, ces directives ne sont pas obligatoires et chaque direction reste responsable de son offre alimentaire. En l'absence de mesures coercitives, certains hôpitaux n'ont pas accordé la priorité nécessaire à la mise en œuvre de cette politique. Il est crucial que le MSSS fournisse un accompagnement et un suivi appropriés pour garantir une cohérence dans l'offre alimentaire des établissements de santé.

«Ceux qui pensent qu’ils ont peu de temps pour une alimentation saine, devront tôt ou tard trouver du temps pour cause de maladie.» Edward Stanley

L'alimentation comme premier médicament

Il est essentiel de souligner le lien étroit entre la nutrition cellulaire et la santé humaine. Les cellules de notre corps sont les fondations sur lesquelles repose notre santé globale. Une alimentation équilibrée, riche en nutriments essentiels, fournit aux cellules les éléments nécessaires pour fonctionner de manière optimale. Les vitamines, les minéraux, les protéines et les acides gras essentiels présents dans les aliments sont les briques de construction de nos cellules, participant à la régulation des processus métaboliques, au renouvellement cellulaire, à la défense immunitaire et à la réparation des tissus.

Lorsque notre alimentation est pauvre en nutriments essentiels et riche en malbouffe, les cellules subissent un stress oxydatif, une inflammation accrue et un affaiblissement de leur fonctionnement. Cela peut entraîner une détérioration de la santé, une diminution de la résistance aux infections, des troubles métaboliques et un risque accru de développer des maladies chroniques telles que l'obésité, le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et certains cancers.

En intégrant une alimentation saine dans les institutions publiques, nous contribuons à renforcer la nutrition cellulaire des individus, ce qui a un impact positif sur leur santé à long terme. En fournissant des repas riches en nutriments dans les hôpitaux et les écoles, nous favorisons le rétablissement rapide des patients, améliorons la concentration et les performances des élèves et posons les bases d'une vie saine pour tous.

Il est donc impératif de reconnaître le pouvoir de la nutrition cellulaire et de faire de la promotion d'une alimentation saine une priorité dans nos institutions publiques. En investissant dans des repas nutritifs et équilibrés, nous investissons dans la santé et le bien-être de la population, favorisant ainsi un avenir plus sain pour tous.

«Que ton aliment soit ta seule médecine.» Hippocrate


Des exemples concluants ailleurs

Dans de nombreux pays à travers le monde, la lutte contre la malbouffe dans les hôpitaux et les écoles est devenue une priorité. Plusieurs pays ont déjà pris des mesures concrètes pour interdire la vente de produits alimentaires malsains dans ces institutions. Par exemple, en 2006, le gouvernement britannique a introduit des directives strictes interdisant la vente de boissons gazeuses, de chocolats et de chips dans les écoles. Cette initiative a été couronnée de succès et a contribué à améliorer les habitudes alimentaires des enfants.

De même, certains pays scandinaves, comme la Norvège et la Suède, ont mis en place des politiques alimentaires dans les hôpitaux qui privilégient les aliments frais, locaux et nutritifs. Ces pays ont reconnu l'importance de soutenir la santé des patients en leur offrant des repas équilibrés, ce qui a également eu un impact positif sur la qualité des soins prodigués.

Ces exemples montrent qu'il est possible de mettre en œuvre des politiques alimentaires saines et d'interdire la malbouffe dans les institutions publiques. Il est temps que le Québec et d'autres provinces canadiennes emboîtent le pas et adoptent des mesures similaires pour offrir des options alimentaires saines et locales aux patients des hôpitaux et aux élèves des écoles.

Action: la santé commence par l'alimentation

En conclusion, il est indéniable que le moment est venu pour les institutions publiques, en particulier les hôpitaux et les écoles, d'interdire la malbouffe dans leurs établissements. De nombreux pays ont déjà pris des mesures courageuses pour promouvoir une alimentation saine et éliminer les produits malsains des assiettes des patients et des élèves. Il est temps que le Québec et d'autres régions suivent cet exemple et mettent en place des politiques alimentaires strictes qui favorisent des choix nutritifs et locaux.

En investissant dans des produits sains et de qualité, les institutions publiques peuvent améliorer la santé des patients, renforcer leur système immunitaire et favoriser leur rétablissement. De plus, en éliminant la malbouffe, nous envoyons un message fort, montrant notre engagement envers la santé de la population et notre volonté de prévenir les problèmes de santé liés à une mauvaise alimentation.

Il est crucial que les autorités de santé publique, les responsables hospitaliers, les éducateurs et les professionnels de la santé collaborent pour créer un environnement alimentaire exemplaire. En soutenant les produits locaux et en mettant en place des mesures concrètes pour promouvoir une alimentation saine, nous investissons dans l'avenir d'une société en meilleure santé, plus résiliente et durable.

Il est temps que les institutions publiques fassent preuve de leadership en matière de saine alimentation et montrent l'exemple à la population. En faisant de la santé une priorité, nous contribuons à bâtir un avenir où chacun a accès à des repas nutritifs et où la malbouffe ne trouve pas sa place dans les hôpitaux et les écoles.

Retrouvez l'article sur le projet entre Arrivage et le Pôle nourricier de l'aube qui permet à des hôpitaux et des écoles de Montréal de s'approvisionner localement avec des légumes cultivés à moins de 50 km.

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